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La Planification Familiale Naturelle est-elle Catholique ?

La PFN déplace la fin première du mariage de la procréation vers un ‚amour’ ou une ‚unité’ subjectifs. Elle rend le contrat de mariage indéfinissable, remplace la Providence divine par le calcul humain, promeut subtilement le péché et, en fin de compte, détruit la famille.

En une époque saturée de compromis et de confusion, même au sein de l’Église, peu de déviations par rapport à l’enseignement pérenne sont devenues aussi normalisées et acceptées que la pratique communément appelée Planification Familiale „Naturelle‟ (PFN).

La Planification Familiale Naturelle (PFN), malgré son acceptation généralisée, contredit l’enseignement historique de l’Église sur le mariage et la procréation. Loin d’être une méthode moralement neutre de régulation des naissances, la PFN réordonne fondamentalement les fins du mariage, donnant la priorité au choix personnel sur le mandat divin. L’encyclique „Casti Connubii‟ du Pape Pie XI condamne clairement cette mentalité qui a contribué à l’effondrement de la famille sous le couvert d’une parenté responsable.

Pourquoi la PFN Semble Plausible

Les partisans avancent plusieurs arguments pour défendre la PFN, arguments qui ont malheureusement gagné une large audience :

  • La PFN ne fait qu’observer les cycles naturels, contrairement à la contraception artificielle qui les entrave activement. Par conséquent, elle travaille avec la nature.
  • La Sainte Pénitencerie au XIXe siècle et Pie XII dans les années 1950 auraient permis la PFN – il s’agirait donc d’une pratique traditionnelle, avec des preuves d’une acceptation de longue date.
  • Les significations ou portées „unitive‟ et „procréatrice‟ de l’acte conjugal sont inséparables, selon la théologie moderne. La PFN respecterait supposément les deux, permettant aux couples d’exprimer leur unité même en évitant la procréation.
  • La PFN exige communication et discipline, vertus qui renforcent le mariage.
  • Les couples devraient „discerner‟ la taille de leur famille en fonction de leur situation, en utilisant la PFN comme outil pour ce discernement.

Ces arguments, aussi bien intentionnés ou largement répétés soient-ils, ne résistent pas à l’examen lorsqu’ils sont mesurés à l’aune des vérités immuables articulées dans Casti Connubii et la Tradition au sens large.

Fin Première du Mariage

Pie XI, dans son encyclique „Casti Connubii‟ (Sur le Mariage Chaste), affirme sans relâche que la fin première du mariage, son but constitutif établi par Dieu, est „la procréation et l’éducation des enfants‟ (CC, 17).

Tous les autres biens sont secondaires et doivent lui être subordonnés.

L’Apôtre lui-même est donc témoin que le mariage est en vue de la génération : „Je veux,‟ dit-il, „que les jeunes filles se marient.‟ Et, comme si quelqu’un lui disait : „Pourquoi ?‟, il ajoute aussitôt : „Pour enfanter des enfants, pour être mères de familles‟.

Saint Augustin  — De bono coniug., cap. 24 n. 32

Il n’y a pas de fin „unitive‟ co-égale dans la structure essentielle du mariage selon cet enseignement pérenne. L’amour est le contexte et la manière idéale, mais la procréation est le but constitutif de l’institution et de l’acte conjugal lui-même.

Frustration Délibérée

L’acte conjugal est destiné premièrement par la nature à l’engendrement des enfants ; ceux qui, en l’exerçant, frustrent délibérément sa puissance et sa fin naturelles, pèchent contre la nature et commettent un acte honteux et intrinsèquement vicieux.

Casti Connubii, 54

Or, l’Évêque sédévacantiste Pivarunas (CMRI) soutient que „la PFN n’est pas une frustration délibérée, car le calendrier de la PFN ne peut être parfait‟. Bien que cette affirmation contienne une part de vérité, il ne fait aucune distinction entre la PFN non intentionnelle et intentionnelle. Il ignore complètement qu’elle était définitivement considérée comme peccamineuse par la Sainte Pénitencerie dans les années 1880 :

Q1 : Les couples mariés peuvent-ils avoir des rapports durant ces périodes stériles sans commettre de péché mortel ou véniel ?

Q2 : Le confesseur peut-il suggérer une telle procédure (PFN) soit à l’épouse qui déteste l’onanisme de son mari mais ne peut le corriger, soit à l’un ou l’autre conjoint qui redoute d’avoir de nombreux enfants ?

P. Le Conte, 1880

R : Les couples mariés qui usent de leur droit conjugal de la manière susdite (note : concernant Q1) ne doivent pas être inquiétés, et le confesseur peut suggérer l’opinion en question, avec prudence, cependant, aux personnes mariées qu’il a tenté en vain par d’autres moyens de dissuader du crime détestable de l’onanisme (note : concernant Q2).

Sainte Pénitencerie, 16 juin 1880

Notez que la distinction ici est l’intention entre Q1 et Q2 : Les rapports sexuels pendant les périodes stériles en soi ne sont pas un péché, mais les rapports sexuels pendant les périodes stériles spécifiquement pour réduire la taille de la famille, c’est-à-dire pour éviter la conception (ce qui équivaut à la contraception), ne sont tolérés (non approuvés) que pour éviter l’onanisme, c’est-à-dire la masturbation.

Si la PFN était vraiment exempte de péché, pourquoi la réponse de la S.P. inclurait-elle des termes tels que „avec prudence‟ et „dissuader de l’onanisme‟ ? Il n’y a absolument aucune „approbation‟ ici, seulement une tolérance pour prévenir le péché pire de l’onanisme, ce que l’Évêque Pivarunas interprète complètement mal. Il cite ensuite le Père moderniste Halligan (1917–1997) pour étayer l’affirmation selon laquelle „la PFN est licite pourvu qu’il y ait une raison suffisante‟, lequel à son tour cite „l’enseignement commun des théologiens‟ pour sa justification :

Limiter délibérément l’usage des relations conjugales exclusivement aux périodes stériles afin d’éviter la conception (c.-à-d. pratiquer la continence périodique ou la méthode des rythmes) est, selon l’enseignement commun des théologiens, moralement licite dans la pratique si le consentement mutuel existe, une raison suffisante et les garanties dues contre les dangers concomitants.

P. Halligan, cité par Mgr Pivarunas

Le Père Halligan a tout simplement tort ici, car son enseignement contredit directement la réponse donnée par la Sainte Pénitencerie en 1853 :

Q : Certains couples mariés, se fondant sur l’avis de médecins savants, sont convaincus qu’il y a plusieurs jours chaque mois où la conception ne peut avoir lieu. Ceux qui n’usent du droit conjugal que ces jours-là doivent-ils être inquiétés, surtout s’ils ont des raisons légitimes de s’abstenir de l’acte conjugal ?

R : Ceux dont il est question dans la requête ne doivent pas être inquiétés,

Sainte Pénitencerie Apostolique, 1853

La dernière moitié constitue la distinction cruciale : La PFN est-elle pratiquée accidentellement ou avec l’intention de limiter la taille de la famille. Seule la première n’est pas un péché : ceci est conseillé pour calmer la conscience des couples scrupuleux qui s’inquiètent de savoir s’ils pèchent certains jours et pas d’autres. Cependant, ce n’est pas une approbation de la PFN et, même si elle était considérée comme telle, elle a été supplantée par l’enseignement de Pie XI par la suite.

Apprendre l'art de pécher subtilement

Pie XI met en garde contre cette „éducation physiologique exagérée‟ pratiquée aujourd’hui, même si les „catholiques‟ modernes pensent même être des traditionalistes purs et durs parce qu’ils utilisent la PFN plutôt que des préservatifs :

Une telle instruction saine et une formation religieuse concernant le mariage chrétien seront bien différentes de cette éducation physiologique exagérée au moyen de laquelle, à notre époque, certains réformateurs de la vie conjugale prétendent aider ceux qui sont unis par les liens du mariage, en insistant beaucoup sur ces questions physiologiques, où s’apprend plutôt l’art de pécher de manière subtile que la vertu de vivre chastement.

Casti Connubii, 108

Cette „éducation physiologique exagérée‟ vise directement la PFN intentionnelle : avec ses diverses méthodes, traqueurs, applications, etc. – tout cela fait dans l’intention de la luxure sans conséquences. Par conséquent, c’est définitivement un „péché subtil‟ d’agir comme cette femme „catholique‟ moderniste – rappelant sa tristesse de ne pas pouvoir utiliser la contraception, mais de devoir utiliser la PFN à la place :

La PFN (pour éviter une grossesse) est tout le contraire du cycle naturel de la libido féminine. En gros, je ne pourrais pas avoir de relations sexuelles quand j’en ai le plus envie [note de la rédaction : durant les jours fertiles, les femmes ont généralement une libido plus élevée] et seulement quand j’en ai le moins envie.

[…]

Après avoir commencé à suivre mon mucus cervical, j’ai senti une véritable vague de tristesse m’envahir, comme si j’acceptais une condamnation à mort (de ma sexualité), comme si je prétendais vouloir faire quelque chose que je ne veux vraiment pas.

Sujet „nfp‟ sur r/Catholicism

Or, il est évident qu’elle se plaint ici du point de vue moderniste, déplorant son incapacité à utiliser la contraception ordinaire – mais même elle reconnaît que cela va directement à l’encontre de sa nature de femme de n’avoir des relations que les jours non fertiles (afin de contracepter).

Voilà le résultat auquel on aboutit finalement en pratiquant la PFN : suivi du mucus, méthode Marquette, températures, cycles d’ovulation, etc. – tous ces efforts afin d’empêcher intentionnellement la volonté de Dieu – et l’Évêque Pivarunas soutient encore que ce montage élaboré n’est pas une „frustration délibérée‟ et „n’empêche pas la contraception‟ ?

Cela va tout simplement à l’encontre de l’avertissement de Pie XI : que la frustration soit obtenue chimiquement, mécaniquement ou chronologiquement n’a aucune pertinence quant au désordre intrinsèque de l’acte par rapport à sa fin voulue par Dieu. La PFN intentionnelle, telle que pratiquée ci-dessus, est très certainement une contre-conception intentionnelle.

La complaisance de Pie XII envers la PFN (avec sa justification par des « raisons graves ») a conduit par la suite son successeur Paul VI à éprouver de grandes difficultés à justifier son enseignement contre la contraception : si la contraception chronologique est permise, alors il n’y a absolument aucune différence morale avec la contraception artificielle, puisque l’intention est la même.

La PFN substitue la connaissance et la technique scientifiques à la vertu de chasteté et à la confiance en la Providence divine ; elle déplace subtilement l’accent de l’ouverture à la volonté de Dieu concernant la vie vers le contrôle et le calcul humains.

Conséquences de la PFN

La PFN a des conséquences diverses et graves, même si elle empêche les gens d’utiliser la contraception artificielle ou – Dieu nous en garde – l’avortement via „la pilule du lendemain‟.

Transformer une épouse en maîtresse

Lorsque la procréation est délibérément exclue de l’acte conjugal pendant les périodes fertiles, que reste-t-il ? Pie XI cite Augustin :

Si tel était leur caractère dès le début, ils ne se sont pas unis par mariage mais par débauche. Mais si les deux ne sont pas semblables dans un tel péché, je déclare hardiment ou que la femme est, pour ainsi dire, la prostituée de son mari ; ou que l’homme est l’adultère de sa femme.

Saint Augustin  — De nupt. et concupisc., 17. cap. XV.

Donner la priorité à l’union physique tout en contrecarrant activement sa fin naturelle première est une forme d’„idolâtrie de la chair‟ (CC, 107). L’acte conjugal n’est un „mariage honnête‟ que lorsqu’il est ordonné premièrement à la progéniture.

Saint Augustin avait déjà condamné les Manichéens pour la même pratique des siècles auparavant, bien que leur raisonnement fût légèrement différent (ils voulaient contracepter car ils considéraient que la „Lumière Divine‟ était piégée dans la chair humaine, ce qui, selon leur enseignement, était un emprisonnement et intrinsèquement mauvais) - pourtant, il prévoyait que leur pratique d’observer les cycles était enracinée dans les passions :

N’est-ce pas vous qui soutenez qu’engendrer des enfants, par quoi les âmes sont enfermées dans la chair, est un péché plus grand que la cohabitation ? N’est-ce pas vous qui nous conseilliez d’observer autant que possible le moment où une femme, après sa purification, est la plus susceptible de concevoir, et de s’abstenir de cohabitation à ce moment-là, de peur que l’âme ne soit empêtrée dans la chair ? Cela prouve que vous approuvez d’avoir une épouse, non pour la procréation des enfants, mais pour la satisfaction de la passion.

Saint Augustin  — Des Mœurs des Manichéens, ch. 18, p. 65

L’idée que „l’utilisation de la méthode Marquette pour éviter la conception est un enseignement catholique traditionnel‟ est tout simplement intenable, au moins depuis 388 apr. J.-C. – si Augustin et Pie XI „permettaient‟ vraiment la PFN, pourquoi écrivent-ils tous deux sur la continence comme alternative – et non : si un couple ne peut se contenir, il devrait simplement „surveiller les jours des règles‟ ? Il est évident que la seule option licite et catholique est la continence, et non l’évitement calculé, justifié par des citations sorties de leur contexte du XXe siècle qui dénaturent leur sens originel.

Rejet de la Providence Divine

Toute l’entreprise de la PFN repose sur „l’indépendance surestimée du jugement privé et cette fausse autonomie de la raison humaine‟, que Pie XI a condamnées :

C’est pourquoi, que les fidèles se gardent aussi de l’indépendance surestimée du jugement privé et de cette fausse autonomie de la raison humaine. Car il est tout à fait étranger à quiconque porte le nom de chrétien de faire confiance à ses propres facultés mentales avec un tel orgueil qu’il n’accepte que les choses qu’il peut examiner par leur nature intrinsèque, […]

Casti Connubii, 104

On dit aux couples de „discerner‟ en fonction de facteurs subjectifs, jugeant ainsi la volonté révélée de Dieu („Croissez et multipliez‟) à l’aune de leurs propres circonstances et désirs. Cela remplace la confiance en la „providence clairvoyante‟ de Dieu (CC, 80) par la planification et le contrôle humains, une marque de l’orgueil moderne.

Redéfinition du Mariage

Comme cause secondaire, après avoir détourné le but de l’acte conjugal de la procréation vers la luxure, l’acceptation de la PFN a même nécessité une redéfinition du mariage. Si l’acte ne doit pas toujours être ordonné à la procréation, alors la procréation ne peut être la seule fin première.

L’„amour‟ ou l’„unité‟ (concepts indéfinis, subjectifs) ont donc dû être élevés au rang de co-égaux, faisant passer le mariage d’un contrat objectif pour des droits ordonnés à une fin spécifique (CC, 59) à une alliance subjective fondée sur les sentiments :

Ces ennemis du mariage vont plus loin, cependant, lorsqu’ils substituent à cet amour vrai et solide, qui est la base du bonheur conjugal, une certaine vague compatibilité de tempérament. C’est ce qu’ils appellent la sympathie et affirment que, puisqu’elle est le seul lien par lequel mari et femme sont unis, lorsqu’elle cesse, le mariage est complètement dissous. Qu’est-ce donc, sinon bâtir une maison sur le sable ?

Pie XI  — Casti Connubii, 78

Notamment, cet enseignement hérétique est même épousé par les „Orthodoxes‟ orientaux, voir Les Annulations sont-elles Catholiques ?.

Augustin va encore plus loin, après avoir condamné les Manichéens pour leurs épouses-maîtresses :

Dans le mariage, comme le déclare la loi du mariage, l’homme et la femme s’unissent pour la procréation des enfants. Par conséquent, quiconque fait de la procréation des enfants un péché plus grand que la copulation, interdit le mariage, et fait de la femme non une épouse, mais une maîtresse, qui pour quelques présents qui lui sont offerts est jointe à l’homme pour satisfaire sa passion.

Là où il y a une épouse, il doit y avoir mariage. Mais il n’y a pas de mariage là où la maternité n’est pas en vue ; par conséquent, il n’y a pas non plus d’épouse. De cette manière, vous interdisez le mariage.

Saint Augustin  — Des Mœurs des Manichéens, ch. 18, p. 65

PFN et Divorce

Une fois le mariage ainsi redéfini légalement (même implicitement au sein des structures de l’Église) comme étant principalement axé sur l’amour, l’unité et l’épanouissement mutuel (concepts intrinsèquement subjectifs et fluctuants), les motifs de dissolution explosent.

Si l’essence du mariage est un état subjectif d’amour ou de compatibilité psychologique, alors son absence (ou son absence perçue) implique logiquement que le mariage n’a jamais vraiment existé dans son essence. Cette norme subjective, consacrée par le „défaut de discernement suffisant‟ du Canon 1095 (souvent interprété comme une incapacité psychologique à cette „union‟ mal définie), est la cause directe de la crise des annulations.

Les 338 annulations aux États-Unis en 1968, qui ont explosé à plus de 27 000 en 2006, ne sont pas dues à une soudaine incompétence psychologique de masse ; elles sont dues au changement de la définition légale du mariage pour s’adapter à la mentalité PFN. Cela crée la „facilité désastreuse à obtenir le divorce‟ (ou son équivalent fonctionnel, l’annulation facile) que Pie XI déplorait :

Bien plus devez-vous, Vénérables Frères, […] par tous les moyens appropriés, vous opposer […] à cette facilité désastreuse à obtenir le divorce par un amour durable dans le lien du mariage et par le gage inviolable de fidélité donné jusqu’à la mort.

Casti Connubii, 106

Féminisme et Désordre

Si les enfants ne sont pas le but premier, alors la maternité n’est pas la vocation domestique première de la femme. Les rôles distincts et complémentaires ordonnés par Dieu et affirmés par Saint Paul (Éphésiens 5) – le mari comme chef, exerçant une autorité aimante, et la femme comme cœur, offrant une obéissance consentie – deviennent absurdes dans un mariage redéfini comme un partenariat égalitaire visant l’épanouissement mutuel.

Car si l’homme est la tête, la femme est le cœur, et comme il occupe la première place dans le gouvernement, ainsi elle peut et doit réclamer pour elle-même la première place dans l’amour.

Casti Connubii, 27

En rendant la procréation facultative et secondaire, la PFN fournit le fondement théologique au rejet féministe des rôles familiaux traditionnels. Lorsque la luxure devient première, la femme, ayant généralement moins de pulsions sexuelles et occupant la „première place dans l’amour‟, détient désormais les clés de tout le mariage, jusqu’à ce que celui-ci s’érode lentement en un débat lubrique sur le fait de „rendre le devoir conjugal‟ et de „vivre sa sexualité‟.

La PFN facilite cette „fausse liberté et égalité contre nature‟ qui finalement avilissent la féminité et détruisent l’ordre familial :

Ceci, cependant, n’est pas la véritable émancipation de la femme, ni cette liberté rationnelle et exaltée qui appartient à la noble fonction d’une femme et épouse chrétienne […]

Plus que cela, cette fausse liberté et cette égalité contre nature avec le mari se font au détriment de la femme elle-même, car si la femme descend de son trône véritablement royal auquel elle a été élevée entre les murs du foyer par le moyen de l’Évangile, elle sera bientôt réduite à l’ancien état d’esclavage (sinon en apparence, certainement en réalité) et deviendra comme chez les païens le simple instrument de l’homme.

Casti Connubii, 75

Des Circonstances Graves Permettent-elles la PFN ?

Non. Pie XI avait prévu l’appel aux circonstances difficiles :

Mais aucune raison, aussi grave soit-elle, ne peut être avancée par laquelle quelque chose d’intrinsèquement contre nature puisse devenir conforme à la nature et moralement bon.

Casti Connubii, 54

Cette seule phrase anéantit tout le cadre des „raisons graves‟ introduit plus tard par Pie XII (un cadre lui-même problématique, déplaçant la base de la nature vers un „devoir‟ discutable). Si frustrer la fin première de l’acte est intrinsèquement contre nature, aucune raison ne peut le rendre moralement licite.

L’encyclique affirme explicitement que la grâce est toujours suffisante pour que les époux restent chastes lorsque cela est nécessaire (CC 61):

Il n’est aucune circonstance possible où mari et femme ne puissent, fortifiés par la grâce de Dieu, remplir fidèlement leurs devoirs et préserver dans le mariage leur chasteté sans tache.

Casti Connubii, 61

Ironiquement, l’idée que „nous devons utiliser la PFN, il n’est pas possible de nous contenir autrement‟ est frappée d’anathème par le Concile de Trente :

Que personne ne soit assez téméraire pour affirmer ce que les Pères du Concile ont frappé d’anathème, à savoir qu’il existe des préceptes de Dieu impossibles à observer pour les justes. Dieu ne demande pas l’impossible, mais par Ses commandements, Il vous instruit de faire ce que vous pouvez, de prier pour ce que vous ne pouvez pas afin qu’Il puisse vous aider.

Casti Connubii, 61

Conclusion

L’acceptation de la PFN a ouvert la voie à la redéfinition du mariage autour de l’amour subjectif, conduisant inévitablement au chaos des annulations faciles et à l’effondrement des rôles familiaux voulus par Dieu. C’est un „art de pécher subtilement‟, une „idolâtrie de la chair‟ déguisée en gérance responsable. Les catholiques cherchant à vivre conformément au plan de Dieu pour le mariage doivent rejeter cette illusion et embrasser la plénitude de l’enseignement pérenne de l’Église : un mariage ordonné sans réserve à la bénédiction des enfants, avec une confiance totale dans la grâce et la Providence de Dieu. Ce n’est qu’en revenant à cette vérité objective que le „mariage dépravé‟ favorisé par les erreurs modernes pourra être surmonté – et que le vrai mariage chrétien pourra être restauré.

Ils se détourneront, et seront en grande mesure détournés, de ces opinions abominables qui, au déshonneur de la dignité de l’homme, sont maintenant répandues en paroles et par écrit et rassemblées sous le titre de „mariage parfait‟ et qui en vérité ne feraient de ce mariage parfait rien de mieux qu’un „mariage dépravé‟, comme il a été appelé à juste titre et véritablement.

Casti Connubii, 107

L’acceptation généralisée de la PFN représente une crise profonde dans la compréhension par l’Église du mariage. Ce n’est pas une application légitime de la loi naturelle mais une subversion subtile de celle-ci, enracinée dans un désir moderniste de s’accommoder aux pressions du monde et d’élever l’expérience subjective au-dessus de l’ordonnance divine. Casti Connubii demeure la référence qui fait autorité, exposant la PFN comme intrinsèquement désordonnée, historiquement dénuée d’approbation ecclésiale, et corrosive pour le tissu même du mariage et de la vie de famille.

Bibliographie

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